Ou comment le dernier album de Perc nous donne des sueurs froides.
Chronique originellement parue dans Trax Magazine #202 (mai 2017)
J’avoue n’avoir pas de suite saisi le choix du titre, « Bitter Music », troisième album de l’un des plus solides représentants de la scène techno industrielle britannique actuelle. Cela parce que je cherchais la réponse dans le son. Mais c’est à la lumière du climat politique dans lequel se trouvait l’Angleterre (soit autour du Brexit) lors de son élaboration que ce Bitter Music se mit à scintiller d’un glaçant et intelligent reflet (« Look What Your Love Has Done To Me » ou « Unelected »). Un retour aux sources sur le fond pour cette musique originellement contestataire qui ne manque pas de soigner la forme au passage, avec un travail raffiné de recherche sur les textures sonores qu’il trouve à partir de vieux équipements du défunt BBC Radiophonic Workshop, le studio de la radio britannique dédié à la production d’effets sonores. Puis je le compare à son prédécesseur de 2014 (The Power and the Glory) et sens une maturité artistique certaine qui passe par un souci d’accessibilité, en alternant davantage club music et titres plus introspectifs ; ce qui vient rivaliser avec la légendaire radicalité de ce monument de violence sonique, me laissant un peu sur ma faim – faute d’un goût amer.
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Perc – Bitter Music, disponible sur Bandcamp

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