Oklou prouve qu’on peut chialer avec de la pop

« The Rite Of May » est juste le meilleur boulot de la figure féminine de l’underground électronique français.

Chronique originellement parue sur Qobuz.com

En 2016 apparaissait un nouveau sous-genre de musique électronique, largement inspirée de l’esthétique Net Art (propre à Internet) et de ses déviations musicales comme la vaporwave (Oneohtrix Point Never, Macintosh Plus…). Une scène française s’en est détachée et Oklou était – et reste encore – l’une des plus actives représentantes de cette « scène Internet » ou « Internet Wave » qui a bien évolué en seulement deux années. Et Marylou Mayniel, de son vrai nom, aussi. Si ses précédents maxis (ainsi que ses activités au sein du collectif féminin TGAF) ont tous jalonné ce son 2.0, The Rite of May est certainement son travail le plus abouti, le plus mature.

Signé sur le label britannique Nuxxe de l’artiste coucou chloe, l’EP atteste d’une qualité de production inédite chez cette artiste de 24 ans à peine, prouvant qu’elle est maintenant capable de jouer avec les grands de la cour. Au-delà du son, c’est son travail d’écriture qui dénote, tant par l’intimité de ses paroles que ses mélodies génétiquement pop sans jamais être cheesy, comprenez pensées pour parler à un maximum de monde. Il semblerait qu’Oklou ait digéré toutes ses influences mainstream, qu’elle assume pleinement et qui ont une place prépondérante dans son patrimoine musical, forgé gamine dans la campagne française, dicté par MTV et une connexion ADSL restreinte. C’est cela qu’elle mêle à sa musique électronique, implémentant par là même cette mélancolie générationnelle, ses doutes mais aussi sa vision du futur : paradoxale comme une fleur qui se fane au beau milieu du printemps.

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Oklou était l’invitée de La Pieuvre sur Rinse France

Le 8 avril sur Rinse France, La Pieuvre recevait Oklou pour discuter le bout de gras autour de son EP qui nous a tous mis sur le cul, de Justin Bieber, de la question du mainstream et de l’underground, d’Internet, de la mélancolie de l’adolescence et de la rupture amoureuse. En deux heures, nous avons refait ensemble son parcours à travers sa musique et celle des autres, un blind-test, un track-ID et un DJ set de 40 minutes, à réécouter juste ici :